Mémoire d’antan

« Que savons-nous aujourd’hui des sorpesais partis à la guerre de 1914 ? »

Avez-vous des témoignages, des lettres, des objets, des souvenirs transmis dans les familles sur les poilus sorpesais morts, disparus ou revenus. Au-delà de leur identité, je recherche des renseignements sur leur vie quotidienne à  Saint Sulpice avant et après la guerre, leurs familles, leur vie au front, etc…

Le monument aux morts de notre commune compte 22 morts pour la guerre de 1914 pour une commune de 397 habitants. Avec les archives, des sites internet, et votre aide, je souhaite  rassembler des connaissances sur ces 22 noms et les partager pour que ces 22 noms ne tombent pas dans l’oubli. Je suis aussi intéressée par n’importe quel renseignement que vous auriez sur les sorpesais qui ont vécu la guerre de 1914.

Vous trouverez en mairie une photo de groupe prise en décembre 1919, devant l’école, pour la fête du retour des poilus. Tous les poilus y sont rassemblés. Avant que leur mémoire ne se perde, venez identifier ceux que vous y reconnaîtrez ; un père, un grand-père peut-être.

Martine Gerardin – Chef-Lieu – 04 79 69 40 61.

Ils sont 22 Morts pour la France sur le monument aux morts de Saint-Sulpice 9 sont morts en 1914.

Depuis 1905 le service militaire est de 2 ans pour tous, puis de 3 ans à partir de 1913. Ainsi tous les hommes de 20 ans sont recensés et effectuent leur service dans l’année qui suit le recensement.

La mobilisation se fait à partir du 2 août. 61 hommes partent entre le 2 et le 14 août, 3 étaient déjà sous les drapeaux.  Sur toute la durée de la guerre, 128 hommes nés ou domiciliés à Saint Sulpice sont mobilisés dont 83 résidaient sur la commune de St Sulpice. On peut imaginer le vide que créait leur départ, en pleine saison de travaux agricoles.

Au recensement de 1913 la commune compte 397 habitants. C’est déjà une population vieilllissante avec 35 % de moins de 20 ans, et 16,8 % de plus de 60 as. Les sorpesais sont presque tous agriculteurs : 96,2 % de la population active sont petits propriétaires exploitants et salariés agricoles. Ils exploitent les céréales comme le froment, le seigle, des pommes de terre, un peu d’élevage bovin et ovin, des cultures fourragères, des ruches, de la vigne dont la production culmine en 1920, des vergers.

Très vite lors des premières offensives en Alsace, dans les Vosges, dans la Marne, 9 des premiers mobilisés tombent sur les champs de batailles. Ils sont natifs de Saint Sulpice, sauf Claudius VACHET né à la Motte Servolex. Tous sont issus de familles d’agriculteurs qui vivent sur la commune de Saint Sulpice.

Qui sont-ils ?

THOMAS Charles Athanase, 22 ans, célibataire, il habite Lyon où il est mécanicien. La famille vit au chef lieu. Le 13 août, il est blessé d’un éclat d’obus à la tête, au col Saint Marie (Vosges) et décède à l’hôpital de Saint Dié le 21.

MARTIN Charles, 24 ans, célibataire, cultivateur au hameau de Pravaut. Revenu en novembre 1913 après son service militaire qu’il avait fait en Algérie. Il participe à la bataille d’Alsace en Août. Entre le 19 et le 22 août 163 hommes sont tués à Flaxlanden, il est l’un d’eux. Son frère Gabriel, bien que blessé deux fois a la chance de revenir.

VACHET Claudius, 24 ans, célibataire, cultivateur, au recensement de 1911 il habite au Châtel avec ses parents et frères et soeurs tous agriculteurs. Il meurt à Fraize dans les Vosges des suites de ses blessures le 01.09.1914.

ROISSARD François a 24 ans, il est menuisier aux Michetons. En novembre 1913 il revient de son service militaire, et le 13 juin 1914  il épouse Louise DROGUET, couturière, une fille de Saint Sulpice. Il ne connaîtra pas son fils, François Marius qui nait le 23 février 1915.  Il était sapeur lorsqu’il est tué à la Bource dans les Vosges.

CHARQUET Benoît Jean, 23 ans, célibataire, habite au hameau de Montfort où réside sa famille.   Depuis octobre 1912 il fait son service en particulier en Algérie. Il est caporal lorsqu’il participe à la bataille d’Alsace en août 1914 et tombe au bois de Géréchamp à Bouconville dans la Meuse le 1er octobre 1914.

YVROUD Jacques, 37 ans, célibataire, il habite Chambéry, mais la famille habite au hameau de l’église. Il se bat dans la Marne, sur les lieux de batailles dévastratrices, à Prosnes, il tombe à Baconnes à 5kms, il était soldat de 2ème classe et repose à la nécropole nationale de Sept Sault. 

CAILLE Antoine, 25 ans, célibataire, sa famille vit aux Yvroud. Il revient de son service militaire en septembre 1913. IL se bat dans le nord de la France puis en Belgique où il est tué à la cote 60 Zwartelen, Zillebeke près d’Ypres en Belgique. 

CHARQUET Jean François, 21 ans, célibataire, cuisinier à Chamonix, sa famille vit à Crévarin. Depuis novembre 1913 il fait son service militaire. Il se bat dans les Vosges, porté disparu à partir du 28.8 il est déclaré mort le 3 septembre à Mandray dans les Vosges et repose à la nécropole nationale de Saulcy sur Meurthe.

MARTIN François Gaspard, 32 ans, marié le 30.01.1912 à Caroline Marie NOVEL-GODET, épicière, qui se retrouve veuve à 23 ans, leur fils Emile Francisque est né en février 1913. François est soldat de 2ème classe. Il participe à la bataille d’Alsace en août 1914, puis à l’occupation des crêtes des Vosges. Il est porté disparu le 2 octobre 1914 à Waucourt dans le Pas de Calais.

A suivre …
Martine Gerardin
Sources Archives départementales de Savoie, site web chtimiste